La radio sailor RT 144
Cette radio VHF emblématique des anciens canots tout temps possédait déjà de nombreuses fonctionnalités qu’on retrouve sur nos VHF modernes (excepté l’ASN bien entendu). Il était possible de sélectionner le canal, d’activer la double veille ou encore de modifier l’émission de 25W à 1W.
La sélection des canaux se faisait en tournant un disque. Chaque position permettait de mettre en contact les « points noirs » conducteurs avec des lames de contact. Les différentes combinaisons donnaient alors la bonne fréquence. Il était même possible de configurer sur mesure 5 canaux réservés sur la fréquence de son choix et d’atteindre ainsi les fréquences comprises entre 157Mhz et 163 Mhz ou d’activer automatiquement la réduction à 1W. On retrouve le manuel d’utilisation disponible en ligne
Le baromètre et le barographe
Le Baromètre indique la pression atmosphérique. Dans le système météorologique, des fronts chauds et froids se rencontrent créant des zones où la pression varie. On mesure cette pression soit en hectopascals (hPa), désormais le plus courant ; soit en millimètre de mercure (mmHg). Il est convenu que la valeur d’une pression nulle sur terre est de 1013 hPa (ou 760 mmHg). Si à un endroit donné, la pression est plus faible que cette valeur, on dira qu’il s’agit d’une zone dépressionnaire, si la pression est supérieure on sera alors dans une zone anticylonique. La pression varie entre 940 et 1050 hpa. Il est possible de consulter via Meteofrance le mouvement des dépressions et anticyclones.
Comment l’utiliser ? 2 éléments sont importants à observer :
- La valeur lue : En zone dépressionaire (940—>1013) nous aurons plutôt du mauvais temps. En zone anticyclonique (1013—>1050) nous aurons plutôt du beau temps. (Evidemment des contre-exemples existent)
- La rapidité d’évolution de cette valeur : La rapidité de chute ou d’augmentation de la pression pourra témoigner de la force de l’évènement météo. C’est pourquoi il est intéressant de prendre à plusieurs intervalles de temps la pression atmosphérique. Les barographes permettent eux de visualiser les évolutions
Aujourd’hui la valeur de la pression atmosphérique peut également se lire via les outils de navigation électronique TimeZero, Furuno ou Lowrance
Attention : un baromètre ou un barographe s’étalonne là où il s’utilise. Une vis de réglage permet d’ajuster la mesure.
L’horloge à silence radio
Entre 1912 et 1999, les opérateurs radios étaient tenus de maintenir une veille et un silence radio sur les fréquences de détresse à des instants précis pour permettre à un navire en difficulté de passer son message et d’être entendu.
Ce système avait été mis en place à la suite du naufrage du Titanic. En effet un navire, le Californian, était a proximité du paquebot au moment du naufrage mais son opérateur radio dormait (le navire étant à l’arrêt pour éviter une collision avec un iceberg) et il n’a pas entendu les appels radio de détresse du Titanic. Le navire étant pourtant plus proche que le Carpathia qui fut finalement le premier arrivé sur zone.
L’horloge doit être réglée en heure UTC. Les secteurs durent 3 minutes. Les secteurs rouges indiquent une veille et un silence dans la gamme 2173–2190 kHz (Radio MF). Les secteurs verts indiquent, eux, une veille et un silence dans la gamme 500 kHz (télégraphe).
En 1999 cette obligation est supprimée puisque les technologies récentes étoffent les moyens de communications en cas de détresse (VHF ASN, AIS, communications satellites). Ces équipements restent néanmoins dans la liste minimale des équipements à embarquer à bord de certains navires.
Il est émouvant de noter qu’un naufrage dramatique survenu en 1912 continue d’impacter les équipements à bord des canots les plus modernes de la SNSM comme les CTT NG 110 ans plus tard.
Le sondeur enregistreur
Il fonctionne sur le même principe que les sondeurs actuels (une onde est émise, rebondie sur le fond et son temps de trajet permet de connaitre la distance du fond), mais le résultat était rendu sur une bande de papier qui se déplaçait.
Les anciens de la SNSM racontent que l’instrument comportait une marge d’erreur importante et la lecture n’était pas toujours aisée. Il fallait garder tout son sens critique et sa connaissance de la zone pour ne pas risquer le talonnage ou l’échouement.